Orval

Ce Val d'Or où vivent les moines brasseurs de trappiste

Orval, 9 siècles d’hospitalité cistercienne

L’histoire de cette prestigieuse abbaye commence en 1020 quand quelques bénédictins italiens choisissent un vallon pour y bâtir ce qui va vite devenir un haut-lieu de ferveur chrétienne. Plusieurs fois au cœur de la tourmente, l’abbaye renaîtra de ses cendres. C'est en 1926 qu'elle se redresse pour la dernière fois, lorsque des moines cisterciens de Sept-Fons dans l’Allier relèvent les ruines laissées par la Révolution française et créent une brasserie et une fromagerie pour financer la reconstruction.

Cette œuvre gigantesque est entreprise sous la houlette d’un moine de l’abbaye de la Trappe à Soligny, Dom Marie-Albert van der Cruyssen, un ancien entrepreneur belge gantois qui deviendra aussi le premier abbé du nouveau monastère. Les plans sont établis par un ami, l’ingénieur-architecte Henry Vaes qui y travaillera durant 20 ans. La nouvelle construction est bâtie sur les vestiges du 18ème siècle. L’abbatiale élevée au rang de basilique est consacrée en 1948.

Véritablement un Val d’or

Une jolie légende est attachée à l’histoire de l’abbaye et explique l’origine de son nom comme celle de ses armoiries. La comtesse Mathilde de Toscane, duchesse de Basse-Lorraine, en visite sur ses terres d’Orval, aurait perdu son anneau nuptial dans une fontaine alimentée par une source toujours en place aujourd’hui. Elle invoque l’aide de Notre-Dame pour la retrouver. Une truite apparaît avec l’alliance dans sa bouche. La comtesse déclara que vraiment, c’est ici un Val d’Or.

Orval doit donc sa fondation à la reconnaissance de Mathilde qui voulut ériger une prestigieuse abbaye en ce lieu béni. Les Cisterciens, assurent leur subsistance en faisant fructifiant les terres qui leur sont allouées. Au 13ème siècle, Orval possède une douzaine d’exploitations agricoles « les granges » où travaillent les frères convers. Ils créent une activité économique performante, un vaste domaine agricole et forestier dont on peut parcourir aujourd’hui une infime partie lors d’une promenade dans la réserve naturelle des Prés d’Orval. Chauves-souris, insectes et végétaux rares, dont des orchidées, vaches « Highland » vous donneront l’impression d’un vrai retour dans le paradis terrestre. 

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Heurs et malheurs du prestigieux monastère

Résumer en quelques lignes l’histoire tourmentée du site est mission impossible. Sur place, plusieurs manières de partir à sa découverte vous sont proposées, pour les férus comme pour les novices. En deux mots, les ruines témoignent encore de l’architecture du 12ème siècle. C’est en 1132 que débute l’histoire de la communauté cistercienne d’Orval, un ordre monastique fondé par Saint Bernard qui rejette le faste des Bénédictins. Il s’agit d’une église romane dans le pur style cistercien qui adopte déjà la croisée d’ogives inventée peu avant en Ile de France,  à l’origine du style gothique.

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Au 14ème siècle, l’abbaye est vendue par le comte Arnould de Chiny au duc Wenceslas, le futur empereur germanique dont vous pouvez voir le mausolée reconstitué. Evoquons rapidement le 17ème siècle, un grand siècle pour Orval sous l’abbatiat de Bernard de Montgaillard qui restaure ses bâtiments et la stricte discipline. Au 18ème siècle, l’abbaye est comparée à une résidence royale. Vous pouvez imaginer le complexe luxueux de cette époque en parcourant les salles du musée monastique installé dans ses caves (cliquez ici).

A la Révolution française, une rumeur se répand que le roi Louis XVI se dirige vers Orval. Les troupes révolutionnaires saccagent le monastère. Puis l’abbaye est finalement livrée aux flammes le 21 juin 1793. L’incendie est commandité par le jeune général Loison, un ancien élève du collège de Virton. La bibliothèque d’Orval était riche de 15.000 volumes.

En visiteur libre, votre découverte commence par une projection qui résume en 20 minutes toute l’histoire du monastère. Un parcours d’interprétation aide à comprendre le quotidien des moines. La visite des ruines de l’ancienne Abbaye cistercienne complète la découverte de ce site chargé d’histoire que d’illustres visiteurs comme Victor Hugo ou l’empereur d’Allemagne Guillaume II ont contemplé.  D’autres encore goûteront au charme de la  pharmacie traditionnelle et à son jardin de plantes médicinales.En saison, des expositions thématiques viennent s'ajouter à toutes ces offres. C’est l’asbl «  Aurea vallis et villare » qui s’attelle avec brio à la mise en valeur historique et patrimoniale d’Orval. Sa dernière réalisation est la reconstruction de la maisonnette qui jouxtait la prise d’eau des étangs du Neufmoulin.

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Quand les forges d’Orval rayonnent en Ardenne et en Lorraine

La métallurgie débute sous l’abbatiat d’un grand abbé d’Orval : Jacques de Baranzy (1384-1415) qui s’inspire des nouvelles techniques apparues au Pays de Liège. Dès cette époque, les moines d’Orval tirent parti des terres minières du Buré, aux abords de St-Pancré, un minerai de fer d’excellente qualité. Les moines le désignent sous le nom de fer fort. C’est le plus ancien fourneau du bassin de Longwy, à proximité de la forge d’affinage.

En 1691, Louis XIV ordonne aux moines de construire un autre fourneau à Dorlon. La qualité du fer convient à la fabrication d’armes. Les gueuses de fonte sont travaillées sur place ou partent à Orval. Les moines cisterciens sont d’excellents aménageurs hydrauliques et profitent de l’eau des rivières pour faire tourner les roues de leur forge. Depuis les trois étangs du Neufmoulin, situés le long de la route de Limes, l’eau est acheminée par un long tunnel encore visible de nos jours.

Visible aussi devant le château actuel, l’étang principal des forges. À la fin du 17e et au 18e siècle, c’est l’apogée de la production de fer à Orval qui représentait le premier rendement d’Europe, en quantité comme en qualité. Les barres de fer sont découpées en vergettes pour les cloutiers. D’autres barres se transformaient en tôles à la platinerie pour fabriques les ustensiles de ménage, les pièces de serrurerie... Sous l’impulsion de l’abbaye, une importante économie industrielle rayonnait dans toute la Lorraine et dans toute l'Ardenne. Bâtiments et sites actuels donnent encore une bonne idée de l’organisation sidérurgique.

 

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Les secrets de la célèbre trappiste

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Dernier vestige de l’ancien monastère incendié, « les communs d’Abraham » servaient de logis aux jeunes novices et de locaux de travail appelés « les communs ». Au 19ème siècle, une partie du bâtiment est convertie en orangerie. Il accueille aujourd’hui un musée où on peut découvrir les secrets du brassage de la célèbre trappiste. La brasserie débute sa production en 1932.

L’Orval est l’une des 6 bières en Belgique encore brassées sous le contrôle des moines trappistes. La recette de l’excellentissime produit, le verre de dégustation, la bouteille et l’étiquette datent des années 30, dessinés eux-aussi par l’architecte Henri Vaes.

Dans cet espace restauré, on y trouve aussi une maquette tactile du monastère pour les personnes malvoyantes. Un parcours didactique  avec quiz sur écran fera le bonheur des familles. On y découvre là encore l’œuvre du peintre Frère Abraham Gilson, un moine artiste qui participa à la décoration de l’abbaye du 18ème siècle, hélas disparue dans les flammes à la Révolution française.

Bière, fromage fabriqués par les moines sont en vente limitée dans la boutique du monastère. Le fromage d’Orval s’inspire de la recette des trappistes de l’Abbaye de Port du Salut, dans la Mayenne.Le magasin est bien pourvu en livres de théologie, en ouvrages sur la vie spirituelle et en objets religieux.

Très attentive au service de sa bière trappiste, la Brasserie d'Orval promeut un label Ambassadeur d'Orval. Un de ces ambassadeurs vous invite à déguster les deux produits phares de l’abbaye, à 50 mètres du monastère. « L’ange gardien » vous propose aussi en exclusivité, l’Orval vert à la pression tandis qu’en cuisine on s’affaire à concocter des plats cuisinés à l’Orval. Petite précision, on ajoute de l’eau dans l’Orval vert pour l’alléger. Cette version « light » était autrefois réservée aux moines et aux retraitants, 

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La vie monastique vue de l’intérieur

Dans l’esprit de la règle bénédictine, la communauté ne vit pas repliée sur elle-même. Elle doit rester ouverte et en contact avec la société environnante et l'Église locale. Elle accueille dans une hôtellerie toutes personnes, hommes et femmes, groupes et personnes individuelles en quête de sens et de ressourcement.

Séjour de retraite jusqu’à week-end monastique vous permettent de  partager avec les moines, des valeurs de recueillement dans le silence et la contemplation de la beauté des lieux.

Renseignements

durée de la visite de l'abbaye : 2h

ouverture

Visites guidées incluant le montage audiovisuel : les après-midi des mois de juillet et août, ainsi que les dimanches après-midi de septembre.
Début des visites (Fr) : 13h30, 14h30, 15h30, 16h30, 17h30. Ouvert de juin à septembre de 9h30 à 18h30. Entre-saison (mars à mai et octobre) : de 9h30 à 18h. Hiver (de novembre à février) : de 10h30 à 17h30. Autres périodes : visites guidées possibles sur réservation préalable (min. 15 jours) pour des groupes (plus de 20 pers.)sur demande faite par tél. et confirmée par courrier, mail ou fax (+32 (0)61/32 51 46).

Contact

Abbaye Notre-Dame d'Orval
Orval, 1 - 6923 Orval
+ 32 (0)61/31 10 60
ruines@orval.be
www.orval.be