Panneau 5: les maisons occupées

Les combats continuent ...

Le lieutenant Autphenne a installé le PC de son peloton dans une maison avec vue sur le ”Dahl” (route descendant de Warnach). Après avoir été la cible de tirs de l’artillerie ennemie, il opte pour se replier vers les maisons de la rue du haut dont les murs de 80 cm à 1,20 m d’épaisseur lui offriront protection.

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De cet emplacement, les Chasseurs ont une vue plongeante vers la route descendant de Warnach (Dahl) et sur la voie du vicinal dans la vallée que vont emprunter les éclaireurs allemands.

Au vu des forces en présence, un combat inégal s’engage (60 Chasseurs Ardennais face à une avant-garde de division blindée). Vers 18 h, à court de munitions, les Chasseurs Ardennais doivent se rendre. La forte résistance du peloton des Chasseurs Ardennais, durant tout l’après-midi, a ainsi fortement retardé la progression allemande. Les pertes du côté allemand sont conséquentes. Du côté des Chasseurs Ardennais, neuf victimes sont à déplorer : Maurice Bricart, Paul Docquier, Gilbert Godefroid, Emile Ledoux, Léon Mangin, Charles Meeuws, Robert Simon, Jules Thiry, Fernand Weis. Une vingtaine de Chasseurs sont également blessés.

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Luitenant Autphenne heeft zijn commandopost in een huis geplaatst met zicht op de ”Dahl”, de straat die van Warnach naar beneden gaat. Daar wordt hij onder vuur van de Duitse artillerie genomen en hij verkiest dan zich terug te trekken naar de huizen van de ”Rue Haute”, waarvan de muren 80 cm à 120 cm dik, hem een betere bescherming geven. Van deze nieuwe opstelplaats hebben de Jagers een overzicht over de weg van Warnachen de tramweg waarlangs de Duitse verkenners zullen komen.

Een ongelijk gevecht begint : 60 Ardense Jagers tegen de voorste elementen van een panzerdivisie. Rond 18 uur, zonder munitie, zullen de Ardense Jagers zich noodgedwongenmoeten overgeven. De sterke weerstand van dit peloton, tijdens de hele namiddag, heeft zo de vooruitgang van het Duitse leger vertraagd.

De verliezen bij de Duitsers zijn groot. 9 Ardense Jagers sneuvelen : Maurice Bricart, Paul Docquier, Gilbert Godefroid, Emile Ledoux, Léon Mangin, Charles Meeuws, Robert Simon, Jules Thiry, Fernand Weis. Een twintigtal Ardense Jagers wordt ook gewond.

Combat de Bodange

Identification des maisons de la rue du haut du village, actuel Chemin du Grand Champ.

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Légende

 .... Mines
 /// Ligne du vicinal
 1. Maison Hendrix
 2. Maison Hartman
 3. Maison Sondag
 4. Maison Feller
 5. Maison Pescheux
 6. Maison Kimus & Damas
 7. Maison Kühn
 8. Maison Sanson
 9. Maison Even
 10. Hôtel Martin Pêcheur
 11. Moulin - scierie Perrad

Témoignages

« Des Chasseurs Ardennais étaient ici bien avant le 10 mai. La veille, des avions passaient. J’en avais une peur bleue ! C’étaient les premiers avions que j’entendais et que je voyais passer très bas. Je rentrais vite dans les hangars. » (JZ)

« Nous sommes partis. Je vois plusieurs chariots attelés, et des gens à pied. Papa était le premier à monter, suivi d’autres qui venaient des villages à l’entour avec des chariots, des vélos et que sais-je encore ? En montant le chemin, très vite après la dernière maison, on a commencé à nous tirer dessus ! Sur nous, civils ! Je m’en souviens d’autant mieux que les femmes criaient ! Dès lors, on s’est vraiment dépêché. Au bout d’un moment, papa a dit : ”Ils ne peuvent plus nous atteindre”. La peur lui avait donné chaud. Il a enlevé son chapeau, s’est épongé. Lorsqu’il a voulu le remettre, il a découvert qu’une balle avait traversé son couvre-chef ! Vous comprenez bien que je n’ai pas pu oublier l’incident. » (JZ)

« De Bodange, de nombreuses personnes étaient parties vers Witry. Nous n’y avons même pas pensé. Mon père avait vu son seul cheval réquisitionné. Nous n’avons eu que le temps de nous réfugier chez mes grands-parents (maison Sondag du plan). Mes propres souvenirs sont évidemment mêlés à ce que mes parents m’ont raconté. » (LF)

« Évariste Damas et mon père avaient l’intention de rejoindre l’armée belge. Mais, les Chasseurs Ardennais qui étaient montés à vélo ne les ont plus laissés partir. Pap se trouvait chez Damas, quand le Chasseur Ardennais Thiry a reçu une balle et est venu mourir devant eux. Ce soldat voulait redescendre près de ceux qui étaient à l’étable. » (LF)

« Croyant à une forte résistance des soldats belges, les Allemands ont mitraillé la maison Damas. Puis, comme les tirs belges restaient nourris (les Chasseurs Ardennais canardaient les Allemands depuis les maisons de la rue haute du village), les Allemands ont mis les canons en batterie. Alors : bang ! De la Fieltz, ils ont envoyé un obus en plein dans notre façade arrière. Un autre a suivi, tiré du Dahl cette fois, qui s’est logé dans notre pignon. Il faut dire qu’une mitrailleuse lourde était dissimulée derrière notre maison. Dès lors, les Allemands ont tenté de neutraliser la source des tirs meurtriers qui les stoppaient. Les canons allemands ciblèrent cette habitation qui leur faisait obstacle : la nôtre, hélas ! » (LF)

« Les hostilités avaient commencé dans la matinée. Après que tout se soit tu, vers 16 h ou 17 h, mon père est revenu. Quand ils n’ont plus eu de résistance, les Allemands ont investi le village et sont montés dans toutes les maisons. Notre maison était un Gruyère : le mur éventré laissait voir l’armoire à deux corps qui n’avait pu retenir son contenu. Des morceaux de vaisselle épars jonchaient le sol, mélangés aux gravats, à la poussière poisseuse, aux bois brisés des fenêtres et des planchers. Tout le monde était en vie ! Tu as surtout peur pour ta vie. Le reste, pfff ! Tu le déplores. Mon grand-père fut le seul civil blessé au village. » (LF)

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« Lorsque nous avons réintégré la ferme, les Allemands étaient partout ! Sans doute que, comme ils avaient été stoppés, ils avaient passé la nuit ici, dans le village. (JZ)

Lors de notre retour, nous avons vu un gros trou dans la façade chez Feller, la maison Zondag avait également été touchée et la maison Even était éventrée. » (JZ)

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Léonie Feller, 5 ans en mai 1940

Jacqueline Zigrand, 7 ans en mai 1940