Tourisme de mémoire en Ardenne belge

Que vous soyez passionnés par l'Ardenne médiévale, curieux de l'histoire de la Première Guerre mondiale ou désireux de suivre les traces de la bataille des Ardennes, ne manquez pas les nombreux lieux riches en histoire et en émotions aux quatre coins de la province.

1ère GUERRE MONDIALE : 1914-1918

L'Ardenne belge et la bataille des Frontières

En août 1914, la bataille des Frontières est le premier affrontement général de la Grande Guerre. Pour les Belges, le début de la guerre est une surprise. Le pays est neutre et l'invasion du territoire par les troupes allemandes constitue une violation.  L'Allemagne (selon son plan Schlieffen) passe par la Belgique pour attaquer l'armée française dans le dos afin d'avancer rapidement vers Paris.  Cette violation de la neutralité belge entraîne l'entrée en guerre des superpuissances alliées, la "Triple Entente" (France, Royaume-Uni et Russie). Lors de la mobilisation générale du 31 juillet, la Belgique peut compter sur 200.000 hommes, contre 3. 840.000 pour l'Allemagne. Les défenses du pays reposaient sur trois sites fortifiés : Namur, Liège et enfin le camp blindé d'Anvers. Le 4 août, la Belgique est prise d'assaut par une armée allemande supérieure en tous points (force et armement). Les 12 forts de Liège tombent, l'un après l'autre. Bruxelles tombe quatre jours plus tard. Après la chute des forts de Namur, l'armée belge se replie sur Anvers et finalement sur l'Yser, où le front résiste pendant quatre ans. En Ardenne belge, ce sont les Français qui ont rencontré les Allemands ici dans les Ardennes le 22 août. En trois jours, 70.000 soldats des deux camps ont été éliminés. La guerre a été très violente non seulement pour les armées qui se sont affrontées de Maissin à Baranzy, mais aussi pour les civils d'Anloy, Longlier, Rossignol, Tintigny, Ethe, Porcheresse, etc. qui ont dû subir les exécutions arbitraires, les pillages et destructions de villages, les déportations et une occupation de quatre ans.

© Provlux

SECONDE GUERRE MONDIALE : 1940-1945

L'Ardenne belge : 2 fois champs de bataille en 5 ans

Dans presque chaque village du Luxembourg belge en Ardenne belge, près de l'église, à un carrefour, le long d'une route ou d'un chemin, on trouve des croix, des plaques et des monuments. Ils nous rappellent les résistants et les troupes qui ont protégé notre territoire pendant les cinq années de conflit. Par deux fois, l'Ardenne belge s'est transformée en champ de bataille.  Le 10 mai 1940, les troupes allemandes franchissent la frontière belge de manière totalement inattendue. Cela était contraire aux principes fondamentaux de notre pays, à savoir le maintien de sa position neutre. La Belgique est obligée de prendre les armes et de défendre son indépendance.  En décembre 1944, l'Ardenne belge est à nouveau pris pour cible par les Panzers allemands. Cette attaque aussi était totalement inattendue, tant pour les troupes au repos que pour les civils. C'était le dernier mouvement stratégique du Führer ! Au grand dam de ses généraux, Hitler est convaincu, à tort, qu'il dispose de suffisamment de ressources et d'effectifs pour lancer une nouvelle offensive dans l'urgence. Son objectif est de traverser les Ardennes, faiblement défendues par les Américains, pour atteindre plusieurs points stratégiques, dont le port d'Anvers. De cette façon, il veut séparer les alliés américains et britanniques. Trois armées (les 5e, 6e et 7e) sont envoyées le 16 décembre sur un front de plus de 100 km, de la ville de Monschau en Allemagne à Echternach au Grand-Duché de Luxembourg. L'étonnement des Alliés fait rapidement place à une forte résistance qui empêche les Allemands d'atteindre leur objectif. La Meuse n'a jamais été traversée. Les Américains et les Britanniques ont dû livrer des batailles sanglantes pour y parvenir. L'hiver a été très rude, avec du froid, de la neige et de la boue. Les civils n'avaient d'autre choix que de se cacher dans leurs caves ou abris. Les Allemands exercent de nombreuses représailles parmi eux. Bastogne, Saint-Vith, Bande, Manhay, Diekirch, Stavelot, Hotton, Malmédy, Verdenne,... ce ne sont là que quelques-uns des endroits qui ont été durement touchés par les combats et les bombardements. Le souvenir de ce terrible hiver 44-45 est encore véhiculé aujourd'hui par les survivants, les collectionneurs passionnés, les nombreux musées et le grand nombre de traces matérielles qui font partie de notre paysage.

Qu'ont Bouillon, La Roche-en-Ardenne, Logne, Sedan, Bourscheid et Montaigle en commun ?

La présence d'un château dominant le paysage, une relique du Moyen Âge, une période de plus de 1.000 ans d'histoire. L'Ardenne possède d'autres traces de ce lointain passé, comme des forteresses, des églises romanes, des abbayes, sans oublier l'histoire et les légendes dorées de saints évangélisateurs (Saint-Hubert), de chevaliers mythiques (les 4 fils d'Aymon) ou de personnages historiques importants comme Godefroy de Bouillon, la comtesse Ermesinde ou Guillaume de la Marck, le terrible "sanglier des Ardennes" !
Toute cette histoire stimule nos meilleurs producteurs, restaurateurs et hôteliers. On ne compte plus les produits locaux (bières, fromages), les confréries, les circuits touristiques et les groupes de reconstitution historique inspirés par ce passé commun à l'ensemble de l'Ardenne.

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Musées, cimetières militaires, monuments et plaques, itinéraires balisés, châteaux et autres vestiges sont autant de traces de ces histoires parfois tragiques et de ces personnages illustres sur les chemins de la mémoire.

Tourisme de mémoire