Paneel 4: Devèze bunkers & Zuid Peloton

Wie is Devèze?

Albert Devèze, Ministre de la Défense, ordonne dès 1933 la construction de petits abris bétonnés pour la défense de la frontière en Province de Luxembourg. Ces abris de dimension réduite – 4 m 40 sur 4 m 40, 20 centimètres d’épaisseur – abritent quatre hommes. Son armement est constitué d’une mitrailleuse Maxim montée sur un affût.

Vanaf 1933 beveelt, Albert Devèze, Minister van Defensie, de bouw van kleine betonnen bunkers voor de verdediging van de grens in de provincie Luxemburg. Deze kleine bunkers van 4m40 op 4m40 en 20cm dikte, worden door 4 soldaten bemand en met een machinegeweer Maxim op affuit bewapend.

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 Les fortins de Wisembach

Deux fortins existent à l’entrée du village, en arrivant de Wisembach ; l’un dirigé vers Bodange, l’autre vers Wisembach. Ils ne sont pas occupés le 10 mai, certains Chasseurs Ardennais étant en permission pour travaux agricoles ou formation.

Ils servent malgré tout de leurres, leurs emplacements étant connus de l’ennemi. Croyant qu’ils sont occupés, les Allemands les contourneront en longeant la voie du vicinal et en venant de Wisembach par les champs et les bois.

À Wisembach, à environ 500 m d’ici, un petit détachement sous les ordres du sergent Renauld est en position avec deux fusils-mitrailleurs orientés en direction de l’ardoisière (actuel camping) et vers le pont de la Sûre. Ils dominent la route. C’est de ce poste que le sergent Renauld et ses hommes voient défiler les Chasseurs Ardennais de la 4e compagnie du commandant Kelecom venant de Martelange sur leurs lourds vélos avec paquetage de 40 kg.

 Après de longues heures d’attente, l’ennemi arrive par l’ancienne voie romaine venant des hauteurs de Warnach et se dirige ensuite vers Bodange en longeant la voie du tram (actuel Ravel). Mais l’ennemi arrive également du sud du village de Wisembach par la forêt d’Anlier, augmentant le danger d’être pris par les flancs et obligeant le sergent Renauld à diriger un des fusils-mitrailleurs dans cette direction. Ordre est donné au sergent Renauld de se replier vers le peloton du lieutenant Docquier sur le ”Stein” afin de le renforcer.

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Twee kleine forten waren aan de ingang van het dorp gebouwd langs de weg komende uit Wisembach : één gericht naar Bodange, het andere naar Wisembach. Op 10 mei zijn ze niet bezet omdat enkele Ardense Jagers op verlof waren voor landbouwwerken of in vorming waren. Ze dienen niettemin als schijn doordat hun plaats door de vijand welgekend is. De Duitsers denken dat ze bezet zijn en ze omtrekken ze langs de tramlijn en, vanaf Wisembach, via de velden en bossen.

In Wisembach, op een afstand van ongeveer 500 m van hier, is een klein detachement onder het bevel van sergeant Renauld ontplooid met twee machinegeweren gericht naar de leisteengroeve van Martelange (huidige camping) en naar de brug over de Sûre. Ze overheersen de straat. Van deze positie zien sergeant Renauld en zijn soldaten de Ardense Jagers van de 4de compagnie van commandant Kelecom, die op hun zware fietsen met hun bepakking van 40 kg, van Martelange komen.

Na lange uren wachten komt de vijand aan via de Oud-Romeinse weg op de hoogte van Warnach. Hij vordert naar Bodange langs de tramlijn (huidige fietspad). Maar de Duitsers komen ook van het zuiden van het dorp Wisembach door het woud van Anlier. Gezien het risico op de flank genomen te worden moet sergeant Renauld één van zijn mitrailleurs in die richting plaatsen. Bevel wordt aan sergeant Renauld gegeven om zich naar het peloton van luitenant Docquier op het ”Stein” terug te trekken om hem te versterken.

 

Témoignages

« Tous les jours, nous marchions ! Vers six ou sept heures du matin, nous sommes partis, mon père, ma mère, ma soeur et moi, chez nos grands-parents maternels à Witry. Mais quand les Allemands sont montés de Traimont, nous sommes repartis.

La première nuit, nous sommes allés dormir derrière les vaches, dans une ferme à Hamipré. Le lendemain, nous avons marché jusque de l’autre côté de la Meuse. Mon père poussait le vélo sur lequel étaient fixés quelques bagages. Tous les jours, tous les jours, nous marchions, essuyant bombardements et mitraillages tout le long du chemin ! Notre longue colonne de réfugiés, dont je ne voyais ni le début ni la fin, se dirigeait vers le midi de la France. Nous nous sommes retrouvés un moment sur un petit tram, puis sur un train rempli qui nous a emmenés à Clermont-l’Hérault, près de Montpellier.

Je me demande toujours ce que l’on a mangé quand on est parti. Cela me turlupine parce qu’il n’y avait plus rien nulle part. Les premiers réfugiés qui passaient se servaient. Lorsqu’on arrivait dans un village, s’il s’y trouvait un magasin, celui-ci avait forcément été dévalisé.

Je suis resté absent cinq mois. Cela me plaisait, car on n’allait pas à l’école, hehe ! Une fois que nous avons été installés là-bas, nous n’avons plus bougé. On attendait avec impatience un train pour revenir. Nous nous demandions quand même ce qu’il allait advenir de nous lorsque nous repasserions la ligne de démarcation où l’on savait que les Allemands se trouvaient en nombre ! Contrairement à nos craintes, il ne s’est rien passé de fâcheux. Ils ont laissé passer l’ensemble des occupants du train. Lorsque nous sommes revenus, nous avons voyagé quatre jours dans des wagons à bestiaux. Je me souviens que nous étions couchés dans du foin ».

Robert Muller, 10 ans le 10 mai 40

 

« Une poupée et une dînette de Saint-Nicolas. Lorsque nous nous sommes réfugiés chez les grands-parents, je me souviens d’avoir serré contre moi, comme le plus précieux des trésors, ma poupée et un petit sac de loques pour lui confectionner les plus beaux vêtements. Quand nous sommes revenus, les ”cassants” (morceaux de vaisselle) faisaient partie de mes jouets. Un enfant brode toujours mille histoires autour d’objets aussi informes soient-ils. Je conserve comme une relique de l’enfant que j’étais à l’époque les uniques pièces survivantes d’un petit service reçu lors d’une Saint-Nicolas.

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Maintenant, cette théière et les quelques tasses rescapées des dégâts des bombardements trônent dans ma vitrine. Ils y ont une place particulière. Je leur attache aujourd’hui plus d’intérêt encore que lorsque je les ai reçus. Au simple souvenir d’un bonheur d’enfance se superpose la mémoire de jours sombres où l’angoisse dominait ».

Léonie Feller, 5 ans en 1940

 

« Dormeurs aux pieds bandés. En fin de journée du 10 mai, Mam, s’est retrouvée à l’étage face à deux Allemands morts de fatigue qui s’étaient endormis sur le lit d’appoint de cette chambre-buanderie.

Revenant à peine de sa stupeur, elle eut du mal à contenir sa rage : les pieds de ces deux soldats étaient emballés dans des lambeaux de draps qu’ils avaient déchirés. Elle avait beau se dire que sans doute ces marcheurs forcenés avaient tellement eu mal aux pieds qu’ils en étaient arrivés à ruiner ses draps pour soulager leurs membres endoloris, rien à faire, elle ne leur pardonnerait jamais — à l’époque, un drap de lit avait de la valeur !

D’accord, c’était la guerre, et que tu sois Allemand ou pas, il fallait marcher, mais bon ! Finalement, la raison, la méfiance et la peur l’emportèrent. Inutile de les réveiller conclut-elle. Le lendemain, l’endroit était déserté par les dormeurs de la veille ».

Léonie Feller, 5 ans en 1940